Expérimentations De la PBI à la biodiversité

Un champ de pots très colorés. Un essai original ? Il s'agit en fait de montrer, de manière pédagogique, la diversité des plantes utiles, attractives d'auxiliaires potentiellement utilisables pour la protection biologique intégrée (PBI) – en bandes fleuries, haies bocagères... – ou pour la phytoremédiation et la phytoépuration (dépollution et assainissement par les plantes)...

Les nombreux essais menés par le CDHR Centre en entreprises (horticulture et pépinière) et sur son site, à Orléans (45), en témoignent. Les producteurs adhérents ont ainsi pu se faire une idée de la grande variété de sujets en cours d'exploration, et découvrir les avancées, par culture, lors d'une journée technique, en septembre dernier. Illustration avec quelques exemples...

Plantes pièges et auxiliaires naturels locaux

La recherche de plantes hypersensibles utilisables comme « plantes pièges » a identifié Campanula muralis, Nicotiana sylvatica et Dahlia comme les plus attractives pour le thrips parmi les treize plantes testées. Plusieurs pistes sont esquissées pour poursuivre l'essai en 2013. Le contrôle de l'acarien tétranyque tisserand sur Choisya ternata (par intervention sur foyers en phase d'explosion) via la PBI classique couplée à des huiles essentielles (*) a révélé une phytotoxicité par brûlure de feuilles. La chaîne des interventions et la phytotoxicité doivent être testées et améliorées en 2013.

Études d'impact

Pour encourager l'installation d'auxiliaires naturels locaux et la biodiversité en général, le centre teste sur son site et en entreprises :

– l'impact d'une haie bocagère avec paillage en bois raméal fragmenté (BRF) en tant que réservoir de biodiversité ;

– l'impact d'une plante fleurie (comme la potentille) dans une culture sans fleurs et sous abri ;

– l'impact attractif d'une bande fleurie (**) « spéciale PBI » sur la gestion des cultures et leur évolution dans le temps ;

– l'intérêt de bandes enherbées en tant que corridors écologiques et pour faire obstacle aux adventices.

Le transfert d'une méthode rapide, fiable et accessible à des non initiés pour l'identification des arthropodes est en cours d'étude. Enfin, le CDHR Centre est engagé en tant que station « Dephy Expé » dans le cadre d'Écophyto 2018. En complémentarité avec d'autres stations, il travaille sur Choisya ternata, Photinia et Viburnum tinus pour la pépinière hors-sol, ou encore sur chrysanthème, géranium et hibiscus pour l'horticulture florale sous abri.

Des professionnels présents ont rappelé l'existence de trois clubs de producteurs qui fonctionnent sur la base de miniformations, de visites d'entreprises et d'échanges : un club PBI en extérieur avec quatorze pépiniéristes volontaires, un club PBI sous abri avec dix horticulteurs et un club interrégional Centre et Pays de la Loire sur les plants potagers et plantes aromatiques pour amateurs...

Appel à contribution

Les techniciens ont réitéré leur appel à contribution auprès de toutes les bonnes volontés, afin d'enrichir les observations portées dans le bulletin régional de santé du végétal, véritable outil de veille technique, commune et partagée...

Odile Maillard

(*) Des huiles d'origan, de carvi et de clou de girofle pourtant déjà vendues en agriculture biologique. (**) Un test porte sur une bande fleurie sur tapis biodégradable à poser sur allées bétonnées.